Ma première chronique littéraire, et pas des moindres...

J'espère que vous allez tous bien ! 

Pour ma part, la fin du semestre approche à pas de géant, je ne vois rien venir, et je trouve que le temps passe bien trop vite ^^' 

Nous sommes bientôt en décembre et j'ai l'impression d'être rentrée à la fac hier... M'enfin, trêve de blablatage (même si c'est bien agréable), car aujourd'hui est un grand jour, je publie enfin ma première chronique ! 

Et pour l'occasion, j'ai décidé de vous faire la critique d'un livre qui me tient particulièrement à coeur, puisqu'il s'agit d'un des tomes d'une série que j'aime d'amour, et d'un auteur qui fait partie de mon TOP5. 

Voici la bête (c'est un peu le cas de le dire.) : 

Le jour des fourmis

Écrit par Bernard Werber

Deuxième tome de La trilogie des Fourmis

497 pages

Genre : roman, parcours initiatique, policier, thriller

Éditeur : Albin Michel 

Date de publication : 1992

Traduit en 22 langues, Grand prix des lectrices Elle

Synopsis -

Sommes-nous des dieux ? Sommes-nous des monstres ? 

Pour le savoir, une fourmi va partir à la découverte de notre monde et connaître mille aventures dans notre civilisation de géants.

Parallèlement, un groupe de scientifiques humains va, au fil d'un thriller hallucinant, comprendre la richesse et la magie de la civilisation des fourmis, si proche et pourtant si peu connue. On est comme aspiré par ce roman qui se lit d'une traite.

Sans s'en apercevoir, pris par le suspense et la poésie, on apprend toute sorte d'informations étonnantes et pourtant vraies. 

Mon avis : 

Comme à son habitude, Bernard Werber nous plonge dans un récit palpitant. J'aime énormément sa manière d'écrire, que beaucoup trouvent un peu simpliste ou "sans style" tout court, pour ma part je la trouve appropriée car il nous décrit des faits scientifiques et encyclopédiques par moments.

La partie sur les fourmis est vraiment incroyable. Complètement emportés, nous sommes bercés par la vie (plus que trépidante) de 103 683e, une fourmi chevronnée, du rang des combattantes, et très respectée. En effet, elle a vu "les Doigts". Les fourmis frissonnent d'horreur quand leur nom est prononcé, ils sont craints et tabous dans leur société myrmécéenne. Détruisant tout sur leur passage, ne respectant rien, leur dimension gargantuesque, tout amène les fourmis à haïr les Doigts, et cela nous permet une remise en question très présente dans le livre (au passage, pour ceux qui n'ont pas compris, les Doigts, c'est nous !) 

La reine du clan Bel'o'kan, Chli-pou-ni, ordonne donc une croisade massive contre leurs ennemis mortels... Mais un clan de rebelles s'oppose à la tuerie des Doigts, les prenant pour leurs dieux. 

La partie policière et humaine du roman est très intéressante. Suspendus par le suspense, nous suivons l'enquête difficile du commissaire Jacques Méliès. Doué, cultivé et attachant, ce personnage attachant est face à un meurtre sanglant, celui des frères Salta. La belle Laetitia Wells enquête aussi de son côté, en bonne journaliste et adepte d'entomologie. De stupéfiantes expressions d'horreur sont plaquées à leur visage, même après l'autopsie de leurs corps... 

Ma note sur ce livre :  ♡ ♡ ♡ ♡ /5 

Ce roman est vraiment une perle.

Très bien construit, plein de suspense et d'intelligence, il devient vite addictif. Bernard Werber sait quand faire éclater la bulle de suspense et quand la faire durer, il n'y a pas de doute ! Rien n'est laissé au hasard et nous nous attachons très vite à cette petite fourmi, 103 683e, ainsi qu'à sa civilisation, que l'auteur nous a fait découvrir et dont on ne soupçonne pas l'étendue de l'intelligence. L'intrigue côté "humain" est prenante, les personnages charismatiques... L'enquête est très énigmatique et nous tient en haleine jusqu'à la fin. Le seul bémol que je pourrais lui reprocher : l'intrigue est un peu lente par moments. Ce roman initiatique est le digne successeur de son premier tome, et je vous le recommande vivement ! 

Extraits du livre que j'ai aimés : 

"Elle a encore rêvé des Doigts. Il faut qu'elle cesse de penser à eux. Si elle à peur des Doigts, elle ne saura pas se battre convenablement le moment venu, car sa crainte la détournera de l'action. Elle se souvient d'une légende myrmécéenne que mère Belokiu-kiu-ni avait conté jadis à ses soeurs et à elle. Les mots odorants sont encore présents dans son anté mémoire et elle n'a qu'à leur donner une touche d'humidité pour qu'ils reviennent pleinement. "Un jour, Goum-goum-ni, une reine de notre dynastie, se languissait dans sa loge nuptiale. Elle avait été frappée par la maladie des états d'âme. Trois questions l'obnubilaient et mobilisaient toute sa capacité de pensée : quel est le moment le plus important dans la vie ? Quelle est la chose la plus importante à accomplir ? Quel est le secret du bien-être ? Elle en discuta avec ses soeurs, avec les esprits les plus féconds de la fédération sans obtenir de réponse qui la satisfasse. On lui dit qu'elle était malade, que rien dans les trois questions qui l'obsédaient ne pouvaient être considérées vitales pour la survie de la meute. Ainsi rebutée, la reine se mit à dépérir. La meute s'inquiéta. Si la Cité ne voulait pas perdre sa pondeuse unique, elles devaient, et cela pour la première fois, se pencher sérieusement sur des problèmes abstraits. 

Le moment le plus important ? La chose la plus essentielle ? Le secret du bien-être ? Tout le monde proposait des réponses. Le moment le plus important, c'est quand on mange, parce que la nourriture, apporte l'énergie... La chose la plus importante à faire, c'est de se reproduire afin de perpétuer l'espèce et d'augmenter la masse des soldates qui défendront la Cité... Le secret du bien-être, c'est la chaleur, car la chaleur est source de plénitude chimique...  Aucune de ces solutions ne contenta la reine Goum-goum-ni. Alors elle quitta le nid et partit dans le Grand Extérieur. Là, elle eut à lutter durement pour survivre. Quand elle revint trois jours plus tard, sa communauté était dans un état lamentable. Mais la reine tenait ses réponses. La révélation lui était venue au beau milieu d'une bagarre sans merci contre des fourmis sauvages. Le moment le plus important, c'est maintenant, Car on ne peut agir que sur le Présent. Et si on ne se préoccupe pas de son présent, on manquera aussi son futur. La chose la plus importante est d'affronter ce qui est là, face à nous. Si la reine ne s'était pas débarrassée de la guerrière qui voulait la tuer, c'est elle qui serait morte. Quant au secret du bien-être, elle l'avait découvert après le combat : c'est d'être vivant et de marcher sur la terre. Tout simplement. Gouter l'instant présent, s'occuper de ce qui nous fait face, marcher sur la terre. Telles sont les trois grandes recettes de vie léguées par la reine Goum-goum-ni."

" Encyclopédie : Toute la Bible peut se résumer à son premier livre : la Genèse. Toute la Genèse peut se résumer à son premier chapitre. Celui qui raconte la Création du monde. Tout ce chapitre peut lui-même se résumer à son premier mot. Béréchit. Béréchit qui signifie "au commencement". Tout ce mot peut se résumer à sa première syllabe, ber, qui veut dire "ce qui a été enfanté. Toute cette syllabe peut à son tour se résumer à sa première lettre, B, qui se prononce "Beth" et se représente par un carré ouvert, avec une pointe au milieu. Ce carré symbolise la maison, la matrice renfermant l'oeuf, le foetus, petit point appelé à être enfanté. 

Pourquoi la Bible commence-t-elle par la deuxième lettre de l'alphabet et non par la première ? Parce que B représente la dualité du monde, A étant l'unité originelle. B est l'émanation, la projection de cette unité. B, c'est l'autre. Issus de "un", nous sommes "deux". Issus de A, nous sommes B. Nous vivons dans un monde de dualité et de nostalgie - voire la quête - de l'unité, l'Aleph, le point d'où tout est parti."